Presse



"Du Mignard Luth..."
Fantaisies, chansons et danses françaises et italiennes de la renaissance
pour Luth et Guiterne, par Pascale Boquet
74’29
Société Française de Luth 2011 (SFL 1105)


Pascale Boquet nous invite à goûter les délices du mignard Luth

Le nom de Pascale Boquet ne vous est peut-être pas familier, sauf si vous êtes amateur de musiques de la Renaissance et du premier XVIIe siècle. Cette brillante luthiste officie notamment, en effet, au sein des ensembles Doulce Mémoire et Les Witches où sa science de l’accompagnement fait merveille depuis des années. Elle nous propose aujourd’hui ce qui est, sauf erreur de ma part, son premier disque en qualité de soliste en nous offrant Du mignard Luth…, un florilège de pièces composées en France et en Italie au XVIe siècle que publie la Société française de luth.

La conjonction de deux inventions, l’une spécifique à l’instrument, l’autre plus générale, va assurer au luth un développement considérable, au point de faire de lui un des symboles musicaux voire sociétaux de la Renaissance, dont la présence hante aussi bien la poésie que la peinture, incarnation du raffinement né d’une parfaite éducation, accompagnateur des joies et des tourments des amants dont il exalte l’ardeur et console les plaintes, signe aussi de la fragilité de l’existence quand une de ses cordes est brisée, comme dans les fameux Ambassadeurs (1533) de Hans Holbein le Jeune. Dans une même logique d’élargissement, le plectre au moyen duquel les chœurs du luth étaient auparavant pincés est abandonné vers la fin du XVe siècle au profit du jeu avec les seuls doigts, avec pour conséquence immédiate le passage de la monodie à la polyphonie, tandis que l’invention de la tablature, dans les première années du XVIe siècle, permet dorénavant de noter les œuvres avec toute la précision souhaitable et de les diffuser largement grâce à une autre toute jeune technique, l’imprimerie. Ce contexte matériel très favorable va probablement jouer un rôle de puissant stimulant auprès des musiciens et les inciter à élargir et à diversifier leur répertoire. Outre les habituelles danses, ils vont continuer à composer des arrangements de plus en plus élaborés de chansons à la mode, comme le montrent, dans ce disque, des pièces s’inspirant de celles de Claudin de Sermisy, Thomas Crecquillon, Pierre Sandrin ou de l’inévitable Josquin des Prés, de psaumes voire de mouvements de messe, mais aussi créer de nouvelles formes leur permettant de faire montre de leur savoir-faire tant contrapuntique que mélodique et, le plus souvent, de leur talent de virtuose. C’est ainsi que naissent nombre de préludes, ricercares et fantaisies (ces deux termes étant, à l’époque, interchangeables), élaborations toujours plus savantes et complexes dont témoigne la production conservée de deux Italiens, l’un actif dans son pays, Francesco da Milano (1497-1543), l’autre principalement en France, Alberto da Mantova, dit Albert de Rippe (c.1500-1552), arrivé à la cour de François Ier à partir de mai 1529. Les livres de comptes gardant trace des salaires faramineux qui leur étaient octroyés par leurs prestigieux employeurs, les hommages admiratifs que leur rendirent poètes et chroniqueurs de leur vivant comme après leur mort attestent de leur fabuleuse renommée et du charme exercé sur les auditoires par ces deux luthistes dont on peut dire qu’ils contribuèrent à changer la face du répertoire dédié à leur instrument.

Pascale Boquet aborde les pièces de cette anthologie avec le naturel immédiatement séduisant que lui autorise sa fréquentation assidue et attentive de la musique du XVIe siècle et c’est avec beaucoup de plaisir qu’on lui emboîte le pas durant la presque heure et quart que dure ce récital. Il me semble qu’elle l’a construit dans un double but, cherchant à la fois l’agrément de l’auditeur, mais aussi son instruction, les œuvres proposées offrant au moins un exemple de chaque partie du répertoire où l’on a composé pour le luth, tandis que la mise en miroir entre France et Italie fait apparaître les subtils jeux d’échos mais aussi les différences qui se tissent entre elles. Ces deux objectifs sont pleinement atteints, grâce à l’intelligence et à l’inventivité d’une musicienne en pleine possession de ses moyens techniques qui, sur deux superbes instruments, au grain bien restitué par la prise de son, signés par le luthier Didier Jarny, fait assaut de souplesse comme de clarté dans la conduite de polyphonies parfois touffues et trouve immanquablement le ton juste pour caractériser chacune des pièces, qu’il s’agisse de l’humeur tendre ou piquante des chansons ou du dynamisme des danses, dont la nature rythmique est judicieusement soulignée par le recours partiel à la guiterne (guitare Renaissance). La modestie de Pascale Boquet, sans nul doute aiguisée par son rôle habituel d’accompagnatrice, la conduit, tout en conservant une incontestable maîtrise du flux musical et en lui imprimant une marque personnelle faite de beaucoup de subtilité et d’une remarquable capacité à faire jaillir de splendides couleurs des chœurs qu’elle touche, à s’effacer devant les partitions en ne les surchargeant jamais et en les laissant aller leur cours le plus librement possible, ce qui, dans les pièces les plus méditatives, permet de véritables instants de poésie. C’est peut-être dans cette sensation d’intimité que transmet le dialogue entre la musicienne et ses instruments que réside une des grandes réussites de cet enregistrement qui nous transporte dans l’univers à la fois plein de raffinement et d’une affabilité sans apprêts que l’on peut imaginer être celle d’un concert donné pour quelques familiers au cœur du XVIe siècle.

Je vous recommande donc chaleureusement ce magnifique florilège signé par Pascale Boquet qui rend splendidement justice à la musique pour cordes pincées italienne et française de la Renaissance et constitue une introduction assez idéale pour la faire connaître et surtout aimer. Malgré sa distribution confidentielle, il faut souhaiter que cette réalisation réussisse à trouver l’audience la plus large possible, condition nécessaire pour permettre à la Société française de luth d’en entreprendre d’autres aussi importantes, qu’il s’agisse du répertoire français, où des découvertes restent encore à effectuer, ou allemand, encore si scandaleusement négligé.

Jean-Christophe Pucek (Passée des Arts), Eté 2011





Article de J. Domming (Lauteninfo 2-2011) - Traduction : Ursula Kürz

Pascale Boquet a nommé son dernier CD paru à la Société française de Luth « Du mignard luth » La musique y paraît modeste et non tapageuse comme nous connaissons Pascale Boquet dans la vie . Pas de supervirtuosité aux effets spectaculaires, on a plutôt l’impression/ « Ah, c’est si facile de jouer du luth, cela je le peux aussi ». Tout luthiste sait évidemment que c’est tout à fait faux. Mais cette légèreté sans « m’-as-tu-vu » avec laquelle le CD a été enregistré est frappante et devrait montrer le chemin à tout apprenti de luth – ce que nous sommes pratiquement tous. Que la musique soit de Dalza, de da Milano du MS Siena de Phalèse, Morlaye ou de Rippe, elle arrive quasi en flânant et charme l’auditeur.
Les enregistrements sont classés par pays et par instruments, car à part le luth, on entend aussi de la guiterne. Au début il y a tous les italiens et manuscrits, qu’on a déjà essayé soi-même et qu’on trouve – Dieu merci- dans nos compléments musicaux (p. e. Siena). La partie du milieu est dédiée à la guitare Renaissance, musique qu’on entend plus rarement. Mais il y a aussi de la musique d’auteurs ou éditeurs connus comme le Roy, Morlaye ou Ballard. La dernière partie contient de la musique française.
Pascale joue sur de très petits instruments avec un diapason très haut. Ainsi la richesse en harmoniques apparaît de façon stupéfiante, au moins sur l’enregistrement. Il serait intéressant de comparer avec le son original.
En somme, le CD est à recommander justement à cause de sa « modestie » qui ne devrait pas tromper sur la technique solide et fignolée du jeu.


(Lute News, No. 99, October 2011) Revue de la American Lute Society


"Quarterly", Bulletin de la Sté Américaine de Luth (Printemps 2011)






"Guitare Classique", Juin-Août 2011





Geluit—Luthinerie (Bulletin de l'Académie Belge du luth), n° 54 06/2011
Du mignard luth…, Pascale Boquet, Société française de Luth, SFL 1105, 74’29
Ce nouveau CD de la Société française de Luth enregistré par Pascale Boquet nous fait voyager au 16e siècle, entre Italie et France (qui annexe notre Pierre Phalèse national), et entre luth et guiterne. Les deux instruments ont été construits sur mesure pour Pascale par Didier Jarny qui, dans le livret, conte les détails de la recherche conjointe de Didier et Pascale. Le luth est plus percussif, la guiterne plus douce, bien qu’on retrouve les même caractéristiques aux deux instruments. Le programme est agréablement varié alliant profondeur et légèreté. J’ai particulièrement apprécié le Tromboncino ou ancor che col partir insérés entre des pièces plus légères et enlevées, les sévères Mille regretz côtoient l’animation du gay bergier. J’y ai fait quelques découvertes comme le saltarello El mazolo de Casteliono. Le discours est très clair et bien mené et la virtuosité aisée.

"Du Mignard Luth..."
Fantaisies, chansons et danses françaises et italiennes de la renaissance
pour Luth et Guiterne, par Pascale Boquet
74’29
Société Française de Luth 2011 (SFL 1105)

Le festival commence avec une Pavane pleine d’allant de Dalza. Ces premiers instants semblent appartenir entièrement aux danseurs. Mais les variations, qui ne se font pas attendre, naviguent très vite dans les hauteurs. Pas pour longtemps cependant : un Saltarello prend le relais, plein de petites notes enchantées qui jaillissent comme des étincelles. Changement de rythme à nouveau, et c’est la Piva, entraînante ritournelle à laquelle on ne résiste pas. Suit une chanson de Tromboncino et c’est la voix qui se fait entendre, avec toutes les inclinations de la douceur amoureuse. Mais peu après, surgie du silence, la scansion régulière de la Calata impose son rythme, et bientôt les variations se succèdent aux détours de multiples ruelles charmantes...
Ce monde multicolore et infiniment varié occupe six minutes de ce beau programme de musique renaissance. C’est dire que bien d’autres formules éloquentes attendent l’auditeur. Comme ces notes solitaires qui introduisent la Paduana ala francese de Capirola ou comme celles, venues de très haut d’une fantaisie de Da Milano (n°9), qui progressivement se densifient. Des phrases graves et aiguës se succèdent avec malice dans le Saltarello «El Mazolo» de Casteliono. Il faut écouter l’inventivité des harmonies de la Fantasia Prima de Perino Fiorentino. La superbe Fantesia de Da Milano qui termine cette partie consacrée à la musique Italienne fait penser à des groupes d’oiseaux dialoguant sur des arbustes peints par Paolo Uccello.
Quelque chose de familier vous enveloppe dès les premières notes de la partie consacrée à la musique française pour guiterne. Il s’agit d’un ensemble de courtes pièces d’Adrien Le Roy, de Guillaume Morlaye ou de Pierre Phalèse, qui abondent en passages particulièrement délicats et intimistes, même si la rythmique de la danse domine ici ou là (Ah, le joli Bransle Haulbaroys ! ). La troisième partie du disque (musique française au luth) débute avec le très beau psaume «Dès qu’adversité nous offense», où les basses construisent la mélodie. Avec l’Allemande qui suit, le contraste entre stabilité mélodique et diminutions virevoltantes est à son comble. Après deux pièces cristallines de Pierre Phalèse, les gaillardes de Guillaume Morlaye appellent à nouveau l’attention des danseurs. Albert de Rippe clôt ce beau programme avec la «La volungté si longtemps endormie» (P. Sandrin), aux harmonies particulièrement subtiles, et la Romanesque Pavane, pièce majestueuse qui libère l’une après l’autre ses longues vagues sereines.

Le son qui domine l’ensemble est cristallin, plein de fraîcheur et de vitalité. La prise de son donne la sensation d’entendre l’instrument dans un vaste lieu, mais sans écho excessif. On est souvent frappé par la dimension orchestrale de certaines pièces et la teneur poétique qui s’en dégage. Vous cherchiez un très beau disque de luth, toujours vivant et habité ? Il est là. A portée de main.

Jean-Luc Bresson - Bulletin SFL Juin 2011

« Du Mignard Luth » par Pascale Boquet, Luth et guitare Renaissance.
Fantaisies, chansons et danses française et italiennes de la Renaissance.
CD SFL 1105 – 74’29

Voici le 5ème CD de la Société Française de Luth ; il s’agit d’un enregistrement de Pascale Boquet en solo au luth et la guitare renaissance dans son répertoire favori : La musique de la Renaissance. Ce CD était très attendu, même souvent réclamé par ses nombreux élèves, amis et collègues, ainsi que par les adhérents de la S.F.L. dont elle est, par ailleurs, la très active présidente.
Le programme proposé représente « la substantifique moelle » de la musique pour luth et guitare de la première moitié du XVIème siècle. On y entendra les 3 genres principaux de musique pour luth et guitare de cette époque : les mises en tablature de pièces vocales profanes et sacrées, les ricercars ou fantaisies, et les danses. C’est donc une véritable anthologie de ce que l’on pouvait entendre sur le luth ou la guitare en Italie et en France au XVIème siècle que nous propose Pascale Boquet.
Une première partie du programme concerne l’Italie ; logique chronologique puisque c’est dans ce pays que les premières musiques de luth ont été imprimées, grâce à l’invention récente de l’imprimerie. Dalza introduit l’enregistrement avec une de ses célèbres suites de danses (Pavane à la venetiana, saltarello et piva), bien rythmée comme il se doit, avec son articulation parfois irrégulière et ses hémioles. On comprend bien à l’écoute de ces danses ce que la pratique assidue de l’accompagnement de la danse Renaissance peut apporter à l’interprète !
Puis suit une chanson « mise au luth » dont le livret du CD nous restitue le texte, comme ce sera le cas pour les autres chansons de l’enregistrement. Ici encore l’expérience de l’interprète dans l’accompagnement des airs au luth l’incite à phraser son discours musical selon les inflexions et le caractère du texte de la chanson d’origine. La belle chanson Ancor che col partir de Rore, mise en tablature par Paladino en est une bonne illustration.
Les grands noms des luthistes Italiens se succèdent : Capirola, Borrono, (remarquable par ses danses) et, bien sûr, l’incomparable et incontournable Francesco da Milano, dont Pascale Boquet nous offre un choix judicieux parmi ses nombreux ricercars ou fantaisies. On remarquera, en particulier, la fantaisie, plage 14 (édition Ness n° 28) dont l’écriture à la fois vocale et instrumentale, avec ses contrepoints imitatifs et ses larges accords, est bien mise en valeur par les différentes articulations et tempis choisis par l’interprète. Le petit « plus » était de nous offrir une des remarquables fantaisies de Perino Fiorentino, brillant disciple de F. da Milano, très peu joué de nos jours. Ses contemporains estimaient qu’il aurait sans doute surpassé son maître s’il n’était pas décédé prématurément à l’âge de 29 ans.
L’un des attraits particuliers de ce CD est de laisser une place à la petite guitare Renaissance dont il existe encore peu d’enregistrements actuellement. La guitare de la Renaissance, que l’on pourrait peut-être qualifier de « petite sœur du luth » par sa taille, a un type de répertoire identique à celui du luth.
Le répertoire qui nous est parvenu pour cet instrument, bien qu’étant beaucoup plus restreint que celui du luth, ne lui est en rien inférieur pour ce qui concerne la qualité de la musique. Seuls Le Roy, Morlaye et Gorlier en France, nous ont laissé des recueils de pièces de guitare imprimés. La finesse du timbre de cet instrument et ses qualités rythmiques sont bien mises en valeur par Pascale Boquet, qui utilise souvent cette caractéristique de la guitare pour mener avec efficacité la danse Renaissance. Que de possibilités insoupçonnées sur les quatre chœurs de cette petite guitare !
La 3ème partie nous ramène au luth, en France, et nous retrouvons Adrian Le Roy avec, pour débuter, un beau psaume méditatif, sans doute destiné à la prière domestique, qui nous montre la diversité de l’utilisation du luth à cette époque. On entendra ensuite la célèbre chanson Mille regrets de Josquin des Prés dont la tablature de luth nous a été transmise par le prolifique éditeur, Pierre Phalèse. Après quelques chansons et danses de Morlaye, contemporain de Le Roy, la luthiste nous quitte sur deux remarquables pièces du célèbre Albert de Rippe, luthiste favori de François 1er.
L’auditeur attentif pourra remarquer la composition bien pensée du programme de ce CD, dont toutes les pièces mériteraient un commentaire particulier. Un mot aussi sur le livret qui accompagne ce CD ; c’est un modèle du genre par sa modestie et sa spontanéité.
Remarquables également, sont les enchaînements et les ponts qui relient les pièces entre elles, ils nous donnent l’illusion d’un concert de luth et de guitare en direct, et ajoutent beaucoup à la spontanéité de l’exécution.
Tous ceux qui, comme moi, ont eu la chance d’entendre Pascale Boquet en concert, retrouveront ici la sonorité à la fois ronde, chaude et dynamique de son luth spécialement construit par Didier Jarny.
Pascale Boquet nous livre ici, avec la simplicité qui la caractérise, ses sentiments sur la musique qu’elle interprète et sa volonté de faire partager au plus grand nombre son amour du luth et de sa musique. Didier Jarny, luthier, contribue avec bonheur aux commentaires en expliquant la nécessité d’une vraie complicité entre le facteur d’instruments et l’instrumentiste pour aboutir à construire le luth le plus adapté au jeu et à la sensibilité du musicien. Un bel hommage réciproque car le luthiste n’existerait pas sans le luthier et inversement !
Inutile de dire, donc, que ce « Mignard Luth » au titre très évocateur, est à mettre à une place d’honneur dans votre discothèque !
Il vous reste à vous installer dans votre meilleur fauteuil, et profiter d’un moment de calme, de sérénité et de silence pour vous laisser prendre par la magie du « Mignard Luth » de Pascale Boquet, et les « yeux à demi clos » vous comprendrez, comme nous le rapporte Pontus de Tyard, ce que les auditeurs de Francesco da Milano pouvaient ressentir à l’écoute de son « Mignard Luth ».

Jean-Luc Nicolet - Bulletin SFL Juin 2011


5e CD de la SFL : Courrier des lecteurs …

Un immense bravo ! J'ai écouté ce disque avec une grande attention et l'écouterai encore de nombreuses fois. Une pêche, un jeu sublime ! Encore bravo et merci pour ce très beau disque !
JC.L

Je trouve que c'est vraiment un très beau CD (m'intéressant au luth depuis la fin des années 70, j'en possède beaucoup !), un CD à l'écoute duquel je reviendrai régulièrement. Tout est, me semble-t-il, totalement réussi ; bien sûr l'adéquation parfaite entre le jeu et le son superbe des instruments de Didier, mais aussi la composition du programme, la présentation et le contenu du livret (informatif pour qui est passionné, attractif pour qui connaît moins)... En ce qui me concerne plus particulièrement, découverte de joyaux (Fantaisie Sienne n°4 et Perino Fiorentino n°12, par exemple), et toujours ce plaisir d'entendre des diminutions volubiles qui n'obscurcissent jamais le rythme, notamment dans les danses..."De la belle ouvrage" !
P.B

Beaucoup de musique, l'interprétation est fine et convaincante, le son comme toujours superbe, la virtuosité au service de l'expression et non du "m'as-tu bien entendu". Le discours est lumineux, on n'est pas empêtré dans une complication indéchiffrable . Bref tout coule de source , l'écoute est confortable et apaisée. Il n'y a qu'à se laisser aller et jouir de l'instant .
D.T

J'ai adoré ce disque, la justesse du propos, la savante combinaison des pièces entre-elles et l'équilibre des voix (en particulier la plage 28).
B.B

Un cd que j'ai écouté avec grand plaisir. Tout y est, et par dessus tout, (en plus d'une grande rigueur technique) d’une sensibilité musicale qui ne peut laisser indifférent !
Je l'ai conseillé fortement à mes élèves, je pense que c'est une pub épatante pour nos beaux instruments.
F.O

Un son chaud, pas angulaire, pas direct avec des phrases toutes droites, mais un toucher “charnel” avec de la matière et plein de couleurs.
Des ornements qui sortent naturellement ; ils font partie de cette palette, cette touche de pinceau qui ne reflète pas une technique mais un monde vécu et plein de vie ! Une interprète sensible et sincère …
Félicitations aussi au preneur de son qui a fait des merveilles …
M.B
 
Témoignage du Japon :
Just I have listened the new CD. Amazing parformance!
In this time, earthquake was terrible but damage of my home was quite small, fortunately. Now, Daily work is completely stopped, and I listened your CD with much concentration.
J.N

De Belgique …
Bravissimo! Pascale est vraiment une interprète extraordinaire : sa modestie, son jeu sans forfanterie, son sens de la polyphonie, le suivi qu'elle donne à la marche des voix, l'émotion qu'elle impulse à la musique, tout cela est assez renversant. Ici, comme déjà lors du concert de Bruges, dont je me souviens distinctement, Pascale montre du doigt, à la perfection, ce qui nous touche. Quelle virtuosité sans affectation ! Quelle émotion sans effets... Encore bravo.
P.V

Et d’Australie …
Your CD arrived safely and I am enjoying it as I type and it is very, very nice and the tone is so rich – Wonderful. Congratulations on a fine recording and thank you for the very fast delivery.
B & P. P

Hispanica Lyra (Revue de la Société de la Vihuela), Novembre 2010

Sylvius Leopold Weiss
Suites en do mineur et fa# mineur Manuscrit de Dresde
Mauricio Buraglia Laud barroco
Société Française de luth, SFL 1004-2010-70.49’

Plusieurs éléments sont a distinguer dans cet enregistrement dédié au grand Maître ("magicien" pourrait-on dire) du luth baroque.
En premier lieu, notre attention est attirée par le fait qui il est produit par La Société Française de Luth, que l'on tient à féliciter d’avoir conquis ces contrées culturelles isolées, et de façon si brillante. Cette réalisation montre une fois de plus la solidité d'un projet en marche depuis des décades avec une énergie et une audace dignes d'un tel défi.
On peut dire peu de choses de Sylvius Leopold Weiss que l’amateur de ce répertoire ne connaisse déjà . Dans ses mains, le luth devient un outil sublime pour sa composition et son interprétation, qui amène le luth aux plus hauts sommets.
Les deux suites extraites du manuscrit de Dresde, la première en do mineur et la seconde en fa dièse mineur sont des œuvres de la période de maturité représentatives de l'apogée de Weiss, profondément inspirées, passionnément construites et où l’on retrouve le cantabile italien si utilisé dans le style germanique de l’époque.
L’interprétation de Buraglia est excellente. Le luthiste nous offre un festival de sens polyphonique et une riche palette d’ornements, si nécessaires à ce répertoire dont la subtilité est un des principaux protagonistes.
Cette musique, dont la difficulté technique est très élevée, coule à travers ses mains qui nous transmettent sa compréhension et sa capacité technique. Le tout réuni fait que l’écoute de ce CD devient une expérience enrichissante et pleine d’émotion.
L’instrument, un très grand luth 13 chœurs construit par Joël Dugot, avec un timbre direct et cristallin, rond dans le registre central, couronne ce délicieux enregistrement.
Nous ne pouvons que féliciter tous ceux qui ont rendu possible cet enregistrement et le recommander à ceux qui désirent être plongés dans les profondeurs et subtilités du plus intime baroque.
Juan Carlos Ayala

Lute news oct 2010


MAURICIO BURAGLIA, Silvius Leopold Weiss, Suites en do mineur et Fa# mineur du Manuscrit de Dresde (SFL 1004, 2010 - 70’49)

Mauricio Buraglia que nous avons eu l’occasion d’entendre à l’une de nos Journées du luth signe cet enregistrement de deux suites de Weiss. Il s’explique dans le livret sur sa manière de concevoir cette musique : « J’aime la musique de Weiss d’une façon très naïve : j’adore me perdre dans cette spirale baroque de sa pensée, somme toute très naturelle. » Son choix est allé vers une suite en Do qui « lui donne un réel plaisir » et la seconde en Fa# « qui l’intrigue ». Une tonalité peu fréquente assurément et qui, si elle dispense une atmosphère différente, n’en démontre pas moins dans cette « Suonata » les traits stylistiques habituels au compositeur.
L’enregistrement possède une qualité sonore et une souplesse qui donnent raison à Buraglia quand il dit que cette musique est naturelle. Elle coule de source. L’interprétation de Buraglia est certainement moins naïve qu’il ne le déclare mais l’articulation ne coupe jamais l’idée globale de la pièce. Son discours avance et va où il faut. Avis aux amateurs de musique baroque !

ChB - Geluit-Luthinerie (Bulletin de l’Académie belge du Luth) – Septembre 2010


Lauteninfo - Bulletin de la Société Allemande de Luth - 3 / 2010

Le parcours de Mauricio Buraglia était l’objet d’un article dans le dernier Lauten-Info, dans lequel on apprenait des détails sur ce musicien très intéressant, qui fut l’élève de beaucoup de grands luthistes de notre temps. Dans le booklet du CD, sa devise est décrite avec les mots : réflexion, temps et patience, ou mieux : calme.
Effectivement, il émane beaucoup de calme du jeu de Mauricio Buraglia, sans qu’il manque de points culminants. Même les mouvements rapides ont le souffle large, et l’auditeur peut s’y adonner sans être ébloui par une technique trop ostentatoire.
Ce CD vaut vraiment la peine d’être écouté.
Joachim Domming



(Revue "Guitare Classique" - Septembre 2010)

Le Joueur de Luth (Juin 2010)

Silvius Léopold Weiss, Suites en do mineur et fa # mineur du Manuscrit de Dresde, par Mauricio Buraglia
CD Société Française de Luth - 2010 Réf . SFL 1004 - 70’49

Ce quatrième enregistrement réalisé par la Société Française de Luth est consacré à un compositeur majeur de l’époque baroque : Sylvius Léopold Weiss. Mauricio Buraglia a choisi deux très belles suites, particulièrement riches par leur ampleur et par l’inventivité dont elles témoignent.
Le premier accord de la première suite (en do mineur) donne le climat de ce bel enregistrement plein de maîtrise et de sérénité. Cette première pièce (composée elle-même de trois mouvements, Largo, Allegro Vivace) est d’ailleurs un monument à elle seule, avec ces lignes mélodiques qu’on pense reconnaître, qu’on suit, et qui se prolongent ensuite en d’inépuisables variations. La courante qui la suit commence avec quelques notes aiguës qui semblent se détacher sur un ciel clair, avant d’être appelées à de multiples développements. La bourrée, particulièrement élégante, paraît constituée de petits escaliers successifs qui se renouvellent à perte de vue. Elle cède la place à une belle Sicilienne pleine de subtiles ressources. Puis vient un menuet, suivi d’un presto où alternent les lignes de basse et de longues progressions mélodiques ascensionnelles. Le chemin qu’on croit pouvoir aisément suivre connaît mille subtils détours qui se déploient en une sorte de « labyrinthe musical inépuisable », selon l’expression de Mauricio Buraglia.
Soulignons que les deux suites s’achèvent avec des presto magnifiques, dignes des plus belles compositions de Weiss. La deuxième suite (en fa # mineur) appartient de manière certaine à la grande période de maturité de Weiss, probablement la fin des années 1740. On y trouve la riche palette harmonique de Weiss au sommet de son talent, comme en témoigne l’extraordinaire courante (une des plus longues écrites par Weiss : 157 mesures), qui constitue une exploration du luth dans toute l’étendue de ses possibilités. La noble sarabande de cette suite semble incarner à elle seule l’esprit qui anime l’ensemble de l’oeuvre. Commencée avec un prélude majestueux bien qu’extrêmement court (0’48), cette sonate se termine avec un immense presto (8’41), parfaite illustration de ce que Weiss a produit de plus libre et d’inspiré, servi par un jeu d’une grande justesse d’exécution, et plein d’émotion contenue. Jean-Luc Bresson

Courrier d'un adhérent
Un petit mot pour vous dire que j'ai écouté le CD de Maurizio Buraglia et que, en effet, c'est un très bel enregistrement. Déjà, la prise de son me semble excellente. Son son aussi est très bon. Et puis il a une générosité et un "cantabile" très rares et très appropriés à la musique de Weiss. Un grand bravo à lui et à vous pour cette publication hors des sentiers battus, sans chichis, avec quelqu'un qui a simplement quelque chose de valable à "dire".

LGS Newsletter de Juin 2010 (Bulletin de la Société Japonaise de Luth et Guitare)



La Milanoyse
Charles-Edouard Fantin
De Tabulatuur de décembre 2009, (bulletin de la Sté Néerlandaise)

C'est le titre du 3e CD produit par la société française de luth. Ce
CD comprend de la musique italienne et française du XVIe siècle,
composée par des luthistes qui se sont fortement influencés
mutuellement : le français Guillaume Morlaye (également éditeur), les
italiens Marco dall'Aquila et Francesco da Milano, ainsi que les "Franco-italiens" Alberto da Rippa (Albert de Rippe) et Giovanni Paolo Paladino (Jean-Paul Paladin). Ces derniers ont longtemps vécu et travaillé en France et Da Rippa était professeur de Morlaye.
Le luthiste Charles-Edouard Fantin interprète donc ces œuvres (il joue un
luth 6 chœurs de Paul Thompson). La qualité de son jeu est particulièrement élevée. Il est frappant de voir qu'il brille tout spécialement dans les pièces courtes (danses). Mais la manière convaincante avec laquelle il joue la version de Da Rippa de "O passi sparsi" (Constanzo Festa) complète cette impression.
L'instrument utilisé par Fantin est adapté à cette musique, la
polyphonie ressort bien. Je trouve que le son est un plutôt du genre
"rond".
Enfin, je vous recommande ce CD de tout cœur, il vaut plus que la
peine d'être écouté.

d'après Carel Huiskamp


Lute News 91 - octobre 2009





Le Joueur de Luth – Juin 2009
La Milanoyse" par Charles-Edouard Fantin, luth Renaissance
Le luth au XVIe siècle, entre France et Italie

C’est avec un grand plaisir que nous découvrons le nouvel enregistrement de la collection de la SFL : « La Milanoyse ». Le luthiste Charles-Edouard Fantin nous invite ici à partager un voyage entre l’Italie et la France à travers les œuvres des luthistes les plus fameux au XVIe siècle : Albert de Rippe, Francesco da Milano, Guillaume Morlaye, Jean-Paul Paladin et Marco da l’Aquila.
Les échanges entre ces deux nations, pour lesquelles les arts ont souvent été l’objet de rivalité, furent particulièrement importants et féconds à la Renaissance et plus particulièrement sous le règne de François 1er. On pourra lire dans la préface très détaillée de Joël Dugot, combien ceux-ci étaient mis à l’honneur et comment les luthistes comptaient parmi les personnages les plus illustres… On imagine aisément, dans cette ambiance où le luth était perçu comme l’instrument par excellence du raffinement, de la polyphonie, et de la science musicale, à quel point les luthistes compositeurs les plus réputés ont pu échanger, rivaliser et s’inspirer les uns des autres.
C’est ce constat que l’on ressent à l’écoute de ce disque. Le choix et l’ordre des pièces semblent avoir été choisi dans cet objectif, et suivent un cheminement intelligent, varié et très équilibré : tantôt madrigal italien entre les mains d’un luthiste français, chanson française relue par un luthiste italien, danse d’inspiration piémontaise…
La musique atteint ici des sommets, puisqu’elle témoigne à la fois d’une construction extrêmement savante dans la science du contrepoint et d’une expression vocale d’une grande sensibilité. On est ainsi touché par la grâce du madrigal « Quand’io penso al martire » (Jacques Arcadelt / Guillaume Morlaye), surpris par l’audace et l’inventivité d’Albert de Rippe (Fantaisie XXII), ému par la simplicité et l’humilité du motet « O Bone Jesu » (Francesco da Milano), emporté par le rythme des gaillardes fleuries de Guillaume Morlaye… La fantaisie XXII d’Albert de Rippe est tout à fait poignante : On a le sentiment que le compositeur déborde du cadre des possibilités des six chœurs. La tessiture de l’instrument est poussée à l’extrême, donnant à la pièce une gravité et une majesté incroyables. On va de surprise en surprise, les frottements entre les voix apportent une intensité dramatique au discours.
Charles-Edouard Fantin, luthiste de grand talent et musicien ouvert sur le monde (son dernier concert aux journées du luth en Mars dernier nous l’aura largement démontré), a choisi pour cet enregistrement de servir le répertoire le plus pur de notre instrument, dans une sorte de « retour aux sources ». C’est un répertoire exigeant, à la fois par sa grande difficulté technique, la virtuosité des diminutions (une main gauche mise à rude épreuve) mais aussi par la complexité du discours musical, la maîtrise du contrepoint, le tuilage des imitations… Charles-Edouard le sert avec beaucoup de maturité et d’élégance, une grande maîtrise technique, un sens approfondi de la polyphonie et du phrasé, un son plein et chaleureux…
La qualité de son jeu nous permet de profiter de la grande vocalité de cette musique, qui est une de ses caractéristiques essentielles.
Cet enregistrement nous laisse rêveurs, nostalgiques de cet âge d’or où la musique de luth circulait en abondance, et nous confirme dans nos convictions : le luth est un instrument d’une noblesse rare. Nous espérons, comme le suggère Charles-Edouard dans son texte de présentation, que sa voix sera plus fréquemment entendue.
Claire Antonini




Guitare Classique - Août-Octobre 2007


Claire Antonini : Les luthistes français du 17ème siècle.
 
Si un homme moderne se promène dans une galerie de peintures baroques, il reste souvent bouche-bée devant « l’éducation de Jupiter » ou « Tisbe et je ne sais qui ». Fort peu de gens connaissent les origines gréco-antiques des thèmes représentés. Ainsi nous traversons les salles feignant une « mine de connaisseur ».
 
Pourquoi n’en serait-il pas ainsi pour la musique de cette époque ? En effet aucune musique n’est aussi incompréhensible que celle d’un Gaultier ou Mouton. Certainement, les « experts » me toiseront avec dédain, mais aucun n’a réussi jusqu’à présent de m’enthousiasmer pour cette musique ; passons sous silence mes propres essais maladroits. Ceci a changé avec l’enregistrement de Claire Antonini.
 
On découvre à notre grande surprise qu’il y a des mondes entre le vieux Gaultier et par exemple Gallot. Ceci ne peut pas s’expliquer – comme le remarque Joël Dugot dans le livret – par le « style brisé » (qu’est-ce qui est donc brisé, demande-t-il), mais c’est plus différentié.
 
Si cette musique (comme on dit toujours) a un rapport avec le langage, il serait évident que quelqu’un de francophone serait prédestiné de l’interpréter, non seulement pour elle-même, mais aussi pour ce qu’elle véhicule.
 
Ainsi il ne faut pas beaucoup de fantaisie pour sentir dans l’interprétation de Claire l’atmosphère et les conversations des salons parisiens. On entend des remarques suffisantes sur la dernière aventure amoureuse du père des dieux, Zeus, faites à mi-voix ou bien on sourit avec indulgence quand Pan poursuit une petite nymphe, on chuchote, on rit, mais tout avec discrétion et élégance. La sarabande du vieux Gaultier nous met la larme à l’œil en écoutant l’histoire du sort d’Io. La chaconne nous fait revivre le voyage des Argonautes. Cette dernière pièce est d’ailleurs très proche de Reusner, par exemple de sa chaconne en ré-majeur.
 
La sonorité de l’enregistrement n’a que peu en commun avec le son susurré du luth comme on l’entend souvent. On croit plutôt entendre un instrument à clavier, mais on remarque vite la différence fondamentale entre le clavecin et le luth. On comprend pourquoi les clavecinistes essayaient en vain d’atteindre la sonorité du luth et ses possibilités expressives.
 
Joël Dugot se réfère à une enquête selon laquelle peu de luthistes français jouent du luth baroque et se tournent encore moins vers ce répertoire... Ceci devrait être un appel à s’occuper plus des vieux maîtres français. Le CD de Claire Antonini peut en tout cas nous y inciter, soit simplement d’écouter, soit d’essayer soi-même l’une ou l’autre pièce.
 
 
Joachim Domming (Lauten-info 2007) Traduction Ursula Kurz



Lute News Avril 2010, Bulletin de l'English Lute Society



Quatuors de Luths

Les Luths Consort
(JF.Deruy, M.Henry, L.Loredo, V.Maurice)
Société Française de Luth
ref : SFL 0802
2008 – 63’20

Voici le deuxième enregistrement publié par la Société Française de Luth. Disons-le d’emblée : ne perdez pas votre temps à lire cet article et procurez-vous ce CD d’urgence ! Si malgré tout vous désirez être convaincu, sachez que « Les Luths Consort » est un de ces rares ensembles permanents qui se consacrent à la musique pour plusieurs instruments de la famille des luths. L’enregistrement nous fait voyager à travers 3 pays où la pratique du luth en ensemble a laissé le plus de traces, c'est-à-dire : l’Angleterre, les Flandres et l’Italie. Nous entendons les rares exemples de musique à plusieurs luths qui nous sont parvenus mais qui témoignent d’une pratique très courante à cette époque où l’improvisation occupait une grande place. Il s’agit des œuvres de N.Vallet, G.A Terzi, Pacoloni, Adriaensen et Piccinini. Mais, nos quatre compères sont allés à la recherche de beaucoup d’autres musiques de la même époque qu’ils ont su adapter merveilleusement à leurs instruments. On retrouve dans leur exécution, toute l’expérience acquise par chacun d’entre eux dans le domaine de la musique de danse ou des diminutions improvisées, et le plaisir qu’ils éprouvent à jouer ensemble est vraiment perceptible. L’interprétation, le style, la qualité du son, l’équilibre entre les instruments, leur situation spatiale et la prise de son se situent au-dessus de toute critique. Si vous désirez offrir à un ami un enregistrement de votre instrument préféré, ce CD est définitivement le bon choix. Que dire de plus ? Sinon que je vous assure ne percevoir quelque pourcentage que ce soit sur la vente de ce CD !!
J.L. Nicolet

Geluit-Luthinerie (Bulletin belge) 06/08
CD
Les Luths Consort, Quatuors de Luths
J.F. Deruy, M. Henry, L. Loredo, V. Maurice, SFL réf. 0802, 2008, 63'20, 16 euros port compris.
Les Luths Consort nous invitent à un voyage européen qui se focalise surtout autour de l'Angleterre, des Pays-Bas et de l'Italie, quoique ces distinctions ne soient pas toujours claires. Ainsi, si Lassus est originaire du Nord, sa madonna mia pietà est mise pour trois luths par le luthiste des Pays-Bas Adriansen. mais celui-ci n'arrange-t-il pas les pièces vocales de manière italienne ? Trois pays. trois styles et trois esthétiques sonores que le groupe veut en adéquation avec la musique. Le livret signé par Joël Dugot fait le tour de la problématique des ensembles de luths dont les sources iconographiques et littéraires font largement écho, malgré le peu de sources musicales qui nous sont parvenues. L'ensemble nous donne à entendre l'intégrale de Vallet, éditée, mais aussi des arrangements qui pourraient avoir été réalisés à l'époque.
L'art de la diminution donne des textures parfois imbriquées comme dans les pièces anglaises ou les luths médians prennent une plus grande importance, mais ce qui ne serait pas possible avec des flûtes par exemple, est bienvenu avec le timbre plus aérien des luths. Les pièces italiennes sont plus contrastées avec un aigu plus présent et un choix plus divers des timbres, tandis que les pièces de Vallet restent plus homogènes. Un choix délibéré de l'ensembfe tout comme le souci de spatialisation. Le style concertant d'une pièce comme la canzone de Terzi l'exige même à la manière de Gabrieli.
Un très beau CD que nous vous recommandons vivement et qui fait revivre un monde que les sources iconographiques laissaient muettes.


"Guitare Classique" - Novembre-Décembre 2008